Un sport universel pour des droits universels
Le sport prend une dimension sociale, culturelle, politique de plus en plus importante en France et dans le monde. Si l’on peut constater de grandes avancées, il faut aussi remarquer que les femmes subissent toujours de graves inégalités qui réduisent les potentialités d’émancipation et de liberté qui devraient être de mise pour celles qui décident de s’y investir, comme pratiquant-es ou comme dirigeant-es.
Si les hommes ont pu, dès l’émergence du sport moderne participer, se développer, se rencontrer pour se lancer des défis, s’éprouver, jouer à s’affronter, les femmes ont été évincées ou ont vu leur entrée dans le monde sportif retardé tant comme pratiquantes, animatrices, compétitrices, dirigeantes. C’est grâce à quelques précurseuses qui, comme pour leur accès à d’autres secteurs de la vie publique, ont mené les luttes pour l’égalité, qu’elles ont accédé aux valeurs du sport et à ce qui le constitue : dépassement de soi, plaisir de la pratique, respect de l’autre, émotions fortes, compétition, … Tout ce qui était traditionnellement réservé aux hommes et qui leur a longtemps été contesté. Aujourd’hui, fortes de ces acquis, les femmes sont de plus en plus nombreuses à pratiquer. L’éducation physique et sportive à l’école et le sport scolaire ont largement contribué à cet essor. Le sport représente ainsi un modèle d’émancipation formidable particulièrement durable pour les femmes dans l’ensemble du monde. Quel que soit le développement de leur société, elles revendiquent de pouvoir participer à ce mouvement. Cela reste une arme pour dépasser la partition des rôles de sexe, les stéréotypes, les inégalités.
Nous devons maintenir et amplifier ces acquis et combattre les inégalités qui persistent. Il ne serait pas tolérable que pour des raisons politiques, économiques, religieuses, sociales ou morales, les femmes subissent à nouveau un ostracisme concernant leurs choix sportifs.
Elles ne doivent pas être considérées comme des pratiquantes ne s’intéressant qu’au développement esthétique ou à leur santé, les maintenant dans des registres dits féminins qui les priveraient d’une diversité d’activités et de relations aux autres dont la majorité des hommes peuvent bénéficier.
Nous interpellons les pouvoirs publics, l’école, pour que chaque fille, chaque femme ait le droit de choisir des pratiques et des formes de pratique délivrées des stéréotypes et des préjugés de tous ordres, qu’ils soient religieux ou culturels.
La conquête pleine et entière de ces droits s’inscrit dans la longue marche de l’égalité.
Premières signataires : Jocelyne Biseul, prof EPS, vice présidente du comité fédéral de HB de Basse Normandie ; Françoise Bontoux, Présidente association Afghanes Afghans ; Marie Georges Buffet, ancienne Ministre de la Jeunesse et des Sports ; Delahaie Carine, Rédactrice en cheffe Clara mag ; Fraisse Geneviève, Philosophe CNRS ; Gérardin Sigrid, Syndicaliste FSU ; Gobert Marie-Jeanne, Elue au CR Basse Normandie ; Groison Bernadette, SG FSU ; Louveau Catherine, Sociologue ; Martins Viana Lydia, Co-Présidente FSGT ; Ourahmoune Sarah, Championne du monde de boxe ; Prévost Candice, Footballeuse PSG ; Roger Anne, Maître de Conférences ; Sauvageot Françoise, présidente FFEPGV; Salmon Sabine, Présidente Femmes Solidaires ; Salva Danièle, Présidente Fémixsports ; Sels Jacotte, Elue nationale UNSS ; Sugier Annie, Présidente LIDF