Lettre ouverte à Mr Sarkozy

M. Sarkozy

Que nous soyons étudiants, enseignants, chercheurs…nous sommes rassemblés ces 14 et 15 mars à Rennes animés par un même objet : le développement et la formation dans et par les pratiques physiques, sportives et artistiques et l’éducation physique dans l’enseignement supérieur.

Chacun à notre niveau, Monsieur le Président,  nous oeuvrons au quotidien pour construire une culture sportive humaniste et éducative. Nous pensons que l’Université française a un rôle important à jouer dans la recherche et la production de savoirs dans les sciences et techniques des APSA. En effet, nous envisageons que cette société ne soit pas celle de simples consommateurs sportifs mais bien celle de pratiquants et cadres actifs, critiques, inventifs, festifs… source de bien être social et d’émancipation personnelle.

Vous avez fait beaucoup de déclarations sur votre volonté de développer la pratique sportive, dans le cadre scolaire et universitaire. Nombre d’entre elles correspondent à nos attentes. Mais elles ne pourront se mettre en place sans une reconnaissance institutionnelle forte :

  1. De la filière STAPS qui doit consolider son existence universitaire en ancrant mieux son objet sur ce qui en fait son identité propre : l’intervention  en APSA.
  2. Des structures encadrants le sport à l’Université et dans les grandes écoles (SUAPS, FFSU) afin de répondre aux besoins variés et nombreux des étudiants.
  3. Du rôle des IUFM dans l’élévation du niveau de qualification des enseignants en lien avec la recherche.

Mais il y a du travail ! parce que la réalité d’aujourd’hui est malheureusement la suivante :

  1. Les métiers du sport ne sont pas reconnus comme des « vrais » métiers: Le bénévolat et le défraiement sont le quotidien majoritaire des travailleurs y exerçant.
  2. L’insuffisance du cadrage national des formations par l’Etat, couplée au renforcement récent de l’autonomie des universités augurent mal d’un développement des secteurs de l’éducation et des APSA, jugés inadaptés aux « besoins économiques ».
  3. Le service public des sports est mis à mal (fermeture de CREPS, privatisation des formations…) et on assiste à un désengagement financier de l’État auprès du milieu associatif.
  4. Une politique éducative qui réduit  de manière drastique le nombre de postes d’enseignants qui ne pourra pas faire face aux besoins.
  5. Un manque criant d’installations sportives avec un désengagement de l’état dans l’aide aux collectivités locales dans ce domaine.

           
Voici les raisons qui nous poussent, Monsieur le Président, à vous interpeller à l’issue de notre Forum national et à vous demander des engagements fermes pour réellement « changer » de politique et donner les moyens humains et financiers pour la mettre en œuvre.
Nous demandons des premières mesures qui seraient des signes forts de votre engagement pour la culture physique et sportive :

  1. Un plan de développement des installations sportives piloté par l’état
  2. Un plan pluriannuel de recrutement d’enseignants d’EPS, destiné à faire face aux départs en retraite et aux besoins des différents secteurs
  3. La mise en place d’une commission inter-ministérielle sur les métiers du secteur sport et de l’animation afin d’en favoriser la qualité et l’attractivité enfin résoudre le problème de concurrence des diplômes universitaires et jeunesse et sports.



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